Innovations dans le cancer du sein

Pour faire reculer le cancer du sein, Le Centre République renforce son engagement

Organisé par le Pôle Santé République (PSR) au Polydôme le jeudi 6 avril prochain, un colloque fera le point sur les « innovations dans le cancer du sein ». Les spécialistes du PSR interviendront à partir de 20heures devant le corps médical auvergnat.

Depuis sa création en 1989, le Centre République se veut à la pointe des technologies susceptibles d’améliorer la qualité des explorations radiologiques, concernant notamment les pathologies du sein.

Ses équipes bénéficient d’images en 3D, tandis qu’un nouvel équipement leur permet de réaliser simultanément l’ablation d’une tumeur et le traitement de radiothérapie. Alors qu’un test génomique dernière génération est aujourd’hui proposé par le PSR pour permettre d’éviter les chimiothérapies inutiles, ce colloque vient présenter les progrès déjà réalisés comme ceux restant à accomplir.

NB : Obtenant la note de 17,08/20, le PSR a été primé dans le palmarès Le Point 2016 pour le traitement du cancer du sein.

Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement est efficace

Présidant la manifestation, le Dr Armelle Travade reviendra sur l’historique du développement de la sénologie1 au Centre République. Pour celle qui a pris le relais du Dr Alain Isnard, initiateur et porteur du projet en 1989, le maintien d’un plateau technique performant est primordial. Ainsi que le rappelle le docteur Alain Isnard,
responsable du dépistage organisé en Auvergne depuis 19952, « les mammographies de dépistage sont indispensables. En l’absence de signe clinique apparent, les visites chez le médecin ne sont pas systématiques. Or il est important de déceler le cancer le plus précocement possible et de le prendre en charge rapidement

Avec plus de 54 000 nouveaux cas estimés en 2015, le cancer du sein reste le plus fréquent chez la femme, le plus mortel aussi (12 000 décès imputés en 2015). Pour autant, la survie nette à 5 ans s’est améliorée au fil des ans, passant de 80 % pour les femmes diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 87 % sur la période de diagnostic
2005-2010. (Source : Institut National du Cancer)

Une désescalade thérapeutique soulignée par le Dr Christophe Scherer : « Le nombre de cancers du sein a doublé entre 1980 et 2000 et continue de progresser dans les pays industrialisés comme le nôtre. Cependant cette augmentation concerne en grande majorité des cancers de moindre gravité dépistés de plus en plus tôt. »
Sans impact sur le risque de récidive, la désescalade thérapeutique qui s’ensuit s’effectue par étapes, au fur et à mesure des avancées médicales et en fonction de la taille de la tumeur. Appliquée aux cancers du sein à la fin des années 90, la technique du « ganglion sentinelle »3 permet dès lors d’éviter les curages axillaires inutiles, tout en donnant des orientations précieuses dans le choix des traitements.

Des innovations technologiques ciblées

Nouvelle étape importante, l’apparition de la tomosynthèse, une technique récente de mammographie. Grâce à la précision des images en 3D générées, il est possible de diminuer le nombre d’examens ou de contrôles complémentaires, tout en augmentant les chances de dépister un cancer plus précocement. De petites lésions, jusqu’alors difficilement identifiables sur les mammographies classiques, se voient ainsi détectées.

L’utilisation de la radiothérapie peropératoire représente également une innovation thérapeutique notoire. Elle consiste à réaliser un traitement de radiothérapie dans le même temps chirurgical, juste après l’ablation d’une tumeur. Cette procédure s’applique dans environ 5 % des cas. Concernant de petites tumeurs à faible risque de récidive, le traitement complet du cancer peut s’effectuer en ambulatoire, la patiente rentrant chez elle le jour même. Une seule intervention s’avérant nécessaire, les dizaines de séances de radiothérapie habituellement programmées sont évitées.

Pour les autres patientes, la radiothérapie reste le traitement de référence. Elle est effectuée en condition d’IRMT (Intensity Modulated Radiation Therapy), une meilleure tolérance et la protection des organes à risques constituant les avantages majeurs de cette technique pratiquée au Centre République depuis 2014.

Des équipements performants

C’est l’an dernier que l’unité de radiothérapie a fait l’acquisition de l’Intrabeam, l’équipement permettant de réaliser simultanément une ablation de tumeur et un traitement de radiothérapie.

Le parc d’imagerie du centre de sénologie se trouve complètement renouvelé, avec l’installation en 2016 de deux mammographes numériques équipés de l’imagerie par tomosynthèse avec reconstruction d’images synthétiques, d’une nouvelle table de biopsie stéréotaxique (elle aussi dotée de la tomosynthèse), ainsi que de six appareils d’échographie de dernière génération dédiés à l’imagerie du sein.

Fort de l’expérience acquise au Centre de Santé Universitaire McGill à Montréal, le Dr Benoît Mesurolle peut associer la tomosynthèse à l’élastographie4, qui font partie intégrante de l’arsenal dont il dispose au PSR. « Améliorant le dépistage et la détection des cancers, ces outils favorisent le diagnostic précoce de la maladie. En outre, la rapidité des résultats ainsi que leur fiabilité limitent le stress inhérent à ce type d’examen. »

L’installation en mai dernier d’un deuxième scanner sur le site de la clinique PSR permet une prise en charge plus rapide, en réduisant les délais de rendez-vous sous huit jours pour les examens courants.

Offrant une résolution spatiale, cet appareil optimise le parcours de soins aux urgences et l’offre de soins de proximité. En améliorant la qualité, la sécurité et l’efficience en cancérologie de l’établissement, il conforte également le PSR en tant que site de référence pour l’Auvergne reconnu par l’INCa (Institut National du Cancer).

Autre pas en faveur de la désescalade thérapeutique : l’arrivée des tests génomiques tel que l’EndoPredict®. Il est proposé depuis ce début d’année par le PSR aux patientes atteintes de cancers pour lesquels une aide à la décision thérapeutique s’avère nécessaire. Évaluant la pertinence de la chimiothérapie, il adapte au mieux les traitements en fonction des caractéristiques biologiques de la tumeur, mais aussi des caractéristiques cliniques.

La patiente est une personne qui doit être considérée dans sa globalité, incluant ses dimensions psychologiques et affectives. La nécessaire multidisciplinarité des soins de support sera abordée par le Dr. Joël Fleury, oncologue au PSR, dont « les équipes s’attachent à mettre en place au quotidien une prise en charge individualisée et personnalisée de chacune d’entre elles, sans oublier son entourage. »

Des soins à visages humains

En dehors de ses traitements spécifiques, la patiente peut bénéficier d’un soutien psychologique, de séances d’activités physiques adaptées (Cf. kinésithérapie) ou d’art thérapie, de l’aide d’une assistante sociale, mais aussi de celle d’une diététicienne ou encore d’une socio-esthéticienne. «C’est la relation humaine qui est ici en jeu ; développée tout au long de la maladie, elle contribue à restaurer l’estime de soi d’une patiente affectée par le cancer. »

Alors qu’en Auvergne comme ailleurs le cancer du sein continue de toucher un nombre toujours plus important de femmes, le colloque organisé par le PSR vient sensibiliser l’ensemble des médecins spécialisés (gynécologues, radiologues, radiothérapeutes, anatomopathologistes, oncologues) d’Auvergne, sans oublier les médecins généralistes et les sages-femmes du Puy-de-Dôme.

L’équipe de Sénologie du Centre République est composée de cinq radiologues spécialisés en imagerie du sein, qui interprètent plus de 25 000 mammographies par an, dont 11 000 dans le cadre du dépistage organisé (ARDOC). Elle fait partie intégrante d’un groupe multidisciplinaire dédié à la prise en charge de la pathologie mammaire. Les radiologues y travaillent aux cotés des chirurgiens, d’oncologues médicaux et de radiothérapeutes ; tous participent à des réunions de concertation pour la prise en charge thérapeutique la mieux adaptée à chaque patiente.

Fort de ses 150 praticiens, le Pôle Santé République accueille plus de 36 000 patients par an, pris en charge par 400 salariés, le PSR accueille également près de 22 000 urgences chaque année.

Contact presse :
Véronique Durupt : 06 71 58 29 71

 

1 Spécialité médicale qui étudie les affections du sein.
2 Près de 80 % des cancers du sein touchent des femmes âgées de plus de 50 ans.
3 Cf. L’analyse des ganglions lymphatiques situés sous le bras au niveau de l’aisselle (creux axillaire) qui drainent les cellules du sein.
4 Technique basée sur la mesure de l’élasticité des tissus.

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